L’île d’Oléron, une trajectoire en quelques mots
L’île d’Oléron est la plus méridionale des îles de l’Ouest. Ses vastes zones de marais, son sol propice à la vigne, profitent d’un remarquable ensoleillement. Ici, dès le Moyen-Âge, on a produit du sel et du vin. La pêche à pied assurait l’autosubsistance d’une paysannerie assujettie par les seigneuries ecclésiastiques puis laïques qui maîtrisaient le foncier. Pendant des siècles, la population paysanne a pratiqué la pluriactivité (saunier, viticulteur, laboureur, pêcheur à pied,…). Les marins étaient rares à pêcher en mer. La pêche en écluses, pratique paysanne, pourvoyait les marchés en poisson. Une flottille de caboteurs animait les ports de l’île. On exportait le sel et le vin que des clients étrangers venaient aussi prendre à fret ; on importait des grains, que l’île ne produisait pas en assez grande quantité mais que ses nombreux moulins à vent transformaient en farine.
A la Révolution, c’est la bourgeoisie qui a profité des acquisitions foncières, vendues sous forme de biens nationaux (Église, noblesse). La paysannerie a changé de maîtres. C’est pendant cette période que les paysans sauniers sont passés de la pêche des huîtres plates sur l’estran à leur élevage dans les claires. Au XIXe siècle le sel décline. Une partie des marais est poldérisée pour améliorer la sécurité alimentaire d’une population croissante, occupée dans les vignes, l’ostréiculture et bientôt la pêche en mer, avec la création du port de La Cotinière.
C’est après la crise du phylloxera en 1879 que le vignoble connaît la redistribution foncière au profit des paysans locaux. L’huître plate est remplacée par la « portugaise ». C’est aussi à cette époque que le tourisme apparaît dans le sud de l’île. Dès lors il ne cessera de se développer. La pluriactivité se maintient mais l’autosubsistance n’est plus son seul moteur. Pendant l’Entre-deux-guerres, l’île se modernise et se structure. Le nord de l’île, viticole, voit les coopératives apparaître. On y produit aussi du pineau et du cognac. Dans la moitié sud de l’île, c’est l’ostréiculture qui est prédominante. Maintenant, autour de l’huître « japonaise », elle continue de se moderniser. L’élevage se développe. La construction du pont dans les années 60 accélère encore le grand développement du tourisme. Aujourd’hui celui-ci influe sur l’agriculture de l’île par une demande de produits locaux, de plus en plus cultivés de façon raisonnée.
Rédaction Thierry Sauzeau et GEDAR